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Serbie, Terre de transit pour réfugiés sous la conduite d’ADRA

By 16 septembre 2015mai 15th, 2019No Comments

Aussi loin que remonte la mémoire des hommes, l’Histoire est jalonnée de conflits meurtriers entrainant sur les routes de l’exil des milliers de réfugiés. Nous ne sommes qu’à l’aube du XXIe siècle, et pourtant le cycle infernal continue malgré les douloureuses leçons du passé. Les guerres du Moyen-Orient et de la Corne de l’Afrique poussent des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards à partir vers des pays en paix dans l’espoir d’y vivre enfin en paix.

C’est ainsi que la Serbie enregistrait récemment des dizaines de milliers de réfugiés sur son territoire, sans compter toutes celles qui ne voulaient pas être inscrites tant elles désiraient poursuivre leur route vers l’Allemagne ou la Suède. En effet pour beaucoup la Serbie n’est qu’une terre de transit. La situation est telle à Subotica que le gouvernement y a décrété l’état d’urgence.

Ailleurs, à Belgrade, à Zajecar et dans d’autres villes les réfugiés dorment où ils peuvent. Se posent alors principalement les questions d’hygiène et de ravitaillement en nourriture et en eau. Les autorités sont débordées et ont fait appel aux organisations humanitaires. C’est ainsi que le 27 juillet la Croix Rouge Serbe n’avait plus de provisions. ADRA est alors intervenu 2 jours plus tard avec 1500 aliments en conserve pour servir 1000 personnes.

À Belgrade, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) a demandé à ADRA d’être son partenaire dans l’établissement d’un Centre d’Information qui communique aux réfugiés, dans leur langue, ce qu’ils doivent savoir sur leurs droits légaux et humains avec les procédures pour demander asile et comment ils peuvent recevoir assistance médicale et psychologique.

Dans les centres des demandeurs d’asile, le plus urgent des besoins est du personnel qualifié, surtout des interprètes en arabe, en farsi et en urdu. Ce sont des personnes clés dont dépendent toutes les activités et qui créent un climat de confiance. ADRA Serbie a sélectionné une équipe de personnes qui sont capables d’assurer les traductions mais aussi d’apporter un soutien psychologique, une expertise médicale et une expérience dans le développement international pour collaborer étroitement avec les équipes humanitaires.

Une aide humanitaire sous forme de nourriture, eau, vêtements et chaussures leur est également fournie. À la frontière bulgare, à Zajecar, ADRA a distribué 2000 repas, à la demande du HCRADRA France, grâce à son fonds d’urgence, a apporté un soutien de 5000 dollars à ADRA Serbie.

Mais malgré toutes les bonnes volontés, la situation reste extrêmement complexe. La pression est constante. Le flux migratoire continuel. Les autorités serbes prévoient d’autres arrivées de réfugiés et cela pendant une période indéterminée. L’hiver approche et est rude dans ces pays d’Europe Centrale.

ADRA Serbie rapporte les paroles d’une femme, demandeuse d’asile : « J’ai perdu un fils, ils ont brûlé ma maison, blessé grièvement mon mari…Ils ont détruit ma vie et mon espoir. Ils ont tout détruit à cause de ce que je suis… »

Témoignages d’enfants de réfugiés

Les enfants ne devraient pas être des victimes

Said (14 ans) raconte l’histoire de sa famille. « Maman et papa nous ont dit qu’on allait en Europe. On n’a rien pris avec nous, sauf un vêtement de rechange. Ils ne nous ont pas dit comment on allait voyager et combien de temps le voyage allait durer. Je me rappelle que ma grand-mère m’a embrassé très fort et elle a dit qu’elle prierait chaque jour pour nous. Je ne sais pas combien temps on a voyagé mais ça a été long. On était dans des camions. On ne pouvait pas respirer. Les gens pleuraient. Le chauffeur du camion nous criait dessus. Maman essayait de nous faire dormir pour qu’on ne voit rien et qu’on ne se rappelle pas les mauvaises choses qui se passaient autour de nous. Je ne veux pas me souvenir de ce que j’ai vu.

On parle parfois du passé : notre maison, grand-maman et les bons souvenirs que nous gardons. La guerre et ce qu’on a laissé derrière nous, on ne devrait pas en parler. J’aime aller à l’école. Ce n’est pas juste de laisser quelqu’un sans instruction. Je serai docteur. J’aiderai les enfants malades. Quand ils seront tristes, je leur demanderai pourquoi. Personne ne m’a demandé pourquoi je pleurais, pourquoi je suis triste… Les enfants ne devraient pas être des victimes. Les enfants ne devraient pas voir comment on empêchait les gens de monter dans le bateau. Ils ne devraient pas marcher pendant des jours. Ils ne devraient pas avoir faim et n’avoir qu’une paire de chaussures et le même vêtement tout le temps. Je rêve de ma maison où je peux dormir dans mon lit et aller à l’école. »

Le droit à l’amour

« Tout le monde me hait maintenant. Ils me crachent dessus quand je passe. J’avais de bonnes relations avec tout le monde, jusqu’à hier. On parlait d’une vie meilleure et de nos rêves. Toutes les femmes m’aimaient. J’aimais faire de nouveaux amis. On plaisantait sur ma situation de mère seule avec ses enfants.

Mon nom est Friba, je suis une Afghane d’Iran. Tout le monde dit que je suis immorale et que je suis une mauvaise mère, juste parce que je suis tombée amoureuse d’un Arabe et pas d’un Afghan. J’ai peur. J’ai peur pour l’avenir de mes enfants. Les Afghans sont furieux. Seize personnes sont venus avec une hache et ont menacé Ahmed en disant qu’ils allaient nous tuer tous les deux. Tout ça parce que je n’ai pas choisi un Afghan. Mon mari a disparu en Turquie. Il n’est pas revenu après le travail. Cela fait trois ans. Je n’ai aucune nouvelle de lui. Je ne sais pas s’il vit encore. Je suis repartie pour trouver un meilleur endroit où mes enfants pourraient aller à l’école, où je pourrais aimer quelqu’un sans qu’on s’occupe de sa nationalité. Je rêve d’un pays sans guerre et d’une vie normale. »

L’histoire de Shakroz

Shakroz n’a été que 10 ans à l’école et à 24 ans il a laissé sa famille au Pakistan pour aller chercher une vie meilleure en Allemagne. « Je suis parti du Pakistan, j’ai traversé l’Iran, la Turquie, la Grèce et la Macédoine pour arriver en Serbie ».

Il nous a alors montré des cicatrices sur ses bras, signes des coups qu’il avait reçus des passeurs à la frontière iranienne. « Un autre de mon groupe a été battu par la police grecque ». Shakroz craignait terriblement la suite de son voyage et s’inquiétait de l’avenir.

Il était tout-à-fait évident qu’il avait été trompé par son passeur qui le surveillait encore. Comme ceux de son groupe il avait donné une assez grosse somme d’argent pour un voyage très dangereux parce qu’il rêvait d’un meilleur avenir. Il a raconté avec amertume au personnel d’ADRA qu’il avait quitté les siens parce qu’il n’arrivait pas à trouver de travail et qu’avec sa famille, il vivait dans la misère.

ADRA France participe financièrement au projet qui est mis en œuvre par ADRA Serbie à Belgrade. Vous aussi pouvez soutenir ce projet en faisant un don sur le compte bancaire d’ADRA France : IBAN FR76 1027 8064 5000 0213 6060 110 ou en cliquant ci-dessous, mention “Réfugiés”.

Author Pôle communications

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