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Les archéologues au point culminant des célébrations du projet jordanien de 50 ans

By 25 février 2019mai 16th, 2019No Comments

La Sierra, Californie, États Unis | Darla Martin Tucker, Université La Sierra et Adventist Review

Lorsque des archéologues Adventistes du septième jour ont creusé pour la première fois le sol sablonneux du centre de la Jordanie en 1968, leur objectif était de trouver des preuves de l’existence de l’ancienne ville de Heshbon dans l’Ancien Testament, liée à l’Exode et à la conquête israélites.

Tandis qu’ils cherchaient des éléments permettant de confirmer le récit biblique, les archéologues ont involontairement jeté les bases d’une odyssée archéologique en Jordanie qui durerait 50 ans et au-delà, devenant ainsi un exemple de la métamorphose et des meilleures pratiques de l’archéologie biblique.

Finalement, leurs travaux se sont concentrés sur trois sites – Tall Hisban, Tall al-‘Umayri et Tall Jalul -, connus collectivement sous le nom de Projet des Plaines de Madaba, avec pour bases deux institutions Adventistes du septième jour aux États-Unis, l’Université de La Sierra en Californie et l’Université d’Andrews dans le Michigan.

Les sites ont révélé des informations importantes sur les anciennes civilisations de la région et ont beaucoup contribué à l’héritage culturel du centre de la Jordanie.

Les archéologues fondateurs et leurs collègues, les étudiants, les bénévoles de l’équipe de fouilles et des personnes apportant leur soutien ont récemment célébré le cinquantenaire de leurs travaux à l’occasion du 10ème Weekend de Découverte de l’Archéologie organisé par l’Université La Sierra. Le thème du programme était : « Réinventer l’Archéologie Biblique : Résultats après 50 Années de Fouilles dans le Centre de la Jordanie. »

Organisé par le Centre pour l’Archéologie du Proche Orient de l’université, le weekend consacré à l’archéologie s’est déroulé du 10 au 11 novembre 2018 et a été le point culminant des célébrations tenues plus tôt dans l’année à l’Université d’Andrews dans le Michigan, dans les Écoles Américaines de Recherche Orientale (ASOR) à Boston, à l’Université de Walla Walla dans l’État de Washington et lors d’une tournée archéologique en juillet en Israël et en Jordanie.

Les fouilles à Tall Hisban, Tall al’Umayri et Tall Jalul ont été lancées respectivement en 1968, 1984 et 1992, et au fil des années, elles ont attiré plus de 2200 archéologues, étudiants et bénévoles au cours de 56 saisons de fouilles au total. Les équipes archéologiques ont mis au jour des vestiges de l’âge de bronze et de l’âge de fer des principales colonies de peuplement, des temples, un important système de défense, d’immenses réservoirs et des réseaux d’eau ; des preuves de l’existence des royaumes bibliques Ammonites et Moabites; et de nombreux objets de périodes ultérieures.

L’Archéologie Réinventée

« A mon avis, réinventer l’archéologie biblique est une tâche consistant à développer une vision plus inclusive du passé et à voir comment cela peut également éclairer notre compréhension de l’époque ancienne, » a déclaré Østein LaBianca, professeur d’anthropologie à l’Université d’Andrews.

La réinvention de l’archéologie biblique a également entraîné des changements dans la planification et la réalisation des fouilles. Au cours des dernières décennies, les fouilles étaient organisées comme des expéditions militaires, avec toutes les fournitures amenées de l’extérieur et avec une interaction communautaire limitée, a déclaré Østein LaBianca. A Hisban, le premier site de fouille, les archéologues ont inversé cette approche et établi des partenariats avec la communauté locale afin de préserver et présenter le site.

« L’avenir pour l’archéologie dans cette partie du monde … est ce que j’appelle « l’archéologie communautaire, » a dit Østein LaBianca. « Nous ne racontons pas simplement le récit qui importe pour nous. Nous racontons un récit historique global. C’est une histoire inclusive qui inclut l’histoire de la population locale qui y vit aujourd’hui. »

Un Avenir Fragile

Bill Dever, ancien étudiant en théologie, ministre du culte devenu archéologue renommé, a étudié avec le célèbre archéologue biblique et expert en poterie G. Ernest Wright. Bill Dever est spécialisé dans l’histoire biblique d’Israël et du Proche-Orient ; il a vécu et mené des fouilles en Israël et au Moyen-Orient pendant des décennies. Il connaît les organisateurs du Projet des Plaines de Madaba depuis des années car ils ont mené des fouilles chez le voisin jordanien et ont parfois inclus des élèves de Bill Dever dans leurs fouilles.

Bill Dever a décrit la pratique, l’évolution et les défis actuels de l’archéologie et de l’érudition et de l’éducation archéologiques en Israël par rapport à la conception américaine de l’archéologie, et a parlé des contributions significatives des dirigeants du Projet des Plaines de Madaba et de leurs équipes. « Au début des années 70, le Projet des Plaines de Madaba commençait à faire ce que j’avais dit que nous devrions faire, et c’est pourquoi j’ai très tôt apporté mon soutien au projet, » a-t-il déclaré.

Les programmes archéologiques américains dans les grandes universités s’essoufflent, selon Bill Dever, avec seulement trois institutions actives, deux au sein de l’Université de Californie et une à Chicago. « Je veux me vanter à votre sujet, » a-t-il dit aux archéologues du Projet des Plaines de Madaba, qui sont principalement des Adventistes du septième jour et engagés dans des programmes d’archéologie Adventistes. « Vous faites et vous avez fait quelque chose que personne d’autre ne semble même pas imaginer : vous créez des emplois pour vos jeunes. Vous les envoyez et vous les ramenez. C’est là que se trouve le futur, là seulement. »

Il a plus tard fait remarquer que l’avenir de l’archéologie biblique reposait sur la communauté évangélique. Bill Dever, auteur de nombreux ouvrages, a déclaré vouloir écrire un nouveau livre consacré à la maturation de l’archéologie biblique après 150 ans. « Il ne s’agit pas de déterminer si oui ou non il faut utiliser la Bible, mais comment l’utiliser de manière critique, » a-t-il dit.

A Madaba, « vous avez bien fait les choses depuis le début, » a dit Bill Dever. « L’archéologie biblique est une petite partie, mais une partie très importante de l’archéologie du Sud du Levant.… Pour la plupart d’entre nous, elle représente toujours le lien avec la Bible. »

Un Modèle pour l’Archéologie

Une discussion en panel a eu lieu le samedi (sabbat) après-midi avec la participation d’éminents archéologues ; la discussion portait les contributions des fouilles du Projet des Plaines de Madaba au domaine de l’archéologie biblique.

« Le Projet des Plaines de Madaba est le projet archéologique américain au Moyen-Orient qui s’est poursuivi le plus longtemps de manière continue, » a dit Bill Dever. « Il est, et a probablement été, le projet le mieux équipé sur le terrain. »

La présidente de l’ASOR, Susan Ackerman, a félicité les archéologues adventistes pour leur capacité à modifier la conception et le cours de leurs recherches lors des premières étapes de ce qui deviendrait le Projet des Plaines de Madaba.

Beth Alpert Nakhai, de l’Université de l’Arizona, a mis en lumière cinq réalisations majeures des fouilles de Madaba avec leurs archéologues, leurs érudits et leurs équipes de fouilles, et aussi leur intégration des données et de la théorie, les contributions aux communautés locales et la formation des futures générations d’archéologues bibliques.

« Je considère le Projet des Plaines de Madaba comme un véritable modèle de ce que devrait être l’archéologie, » a déclaré Andy Vaughn, directeur exécutif d’ASOR. Un héritage culturel commun peut réunir des personnes de différentes races et de différentes religions, a-t-il dit, et cela pourrait servir de modèle aux États-Unis.

« Je pense que c’est une façon pour vous de transformer le monde. En tant que dirigeant de l’ASOR, je tiens à vous remercier pour ce travail et pour le modèle que vous que vous proposez sur la façon de continuer à avancer dans les années à venir. »

La version originale a été publiée sur lesite d’informationsde l’Université de La Sierra.

Traduction: Patrick Luciathe (DIA)

Author Pôle communications

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